lundi 18 septembre
Ca a commencé comme tout le monde avec un simple album Panini. Puis Fenouilh en est venu à s’intéresser aux fèves en porcelaine pour leur valeur esthétique, à garder les emballages de sucre reprenant les grands tableaux impressionnistes pour le simple plaisir du regard puis les cartes téléphoniques rares, jusqu’à ce que la moindre petite particularité confère à l’objet un motif de collection.
Si on ne la tempère pas, la passion du collectionneur peut vite devenir très envahissante : venez donc admirer la cuisine de Fenouilh retapissée de jetons de caddies ou les chambres des filles reconverties en salle de musée. Mais le clou du spectacle reste sans aucun doute le garage, entièrement consacré à sa collection de rangées de sièges de salles de cinéma, dont la plus belle pièce provient de la salle de projection des studios Columbia de 1939.
Mais depuis peu, Fenouilh s’est intéressé à l’argent. Avec l’apparition de l’euro, un nombre incalculable de pièces différentes a envahi nos porte-monnaies, selon le pays d’origine, l’année d’émission, le nombre d’étoiles. La moindre anomalie devient prétexte à collection (celle-ci a une encoche en moins, celle-là présente un défaut de frappe, …), les pièces les plus chères étant celles émises par le Vatican.
Au jour d’aujourd’hui, Fenouilh conserve presque la moitié de sa pension retraite comme pièce de musée, au grand désespoir de son entourage.